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Rapport Commission européene - pas d'usage sans danger des bancs solaires

Le Scientific Committee on Health, Environmental and Emerging Risks (ou SCHEER) de la Commission européenne  a émis récemment un nouvel avis (novembre 2016) qui pointe clairement du doigt les bancs solaires comme une cause importante de cancers de la peau. Il se base pour cela sur de nouvelles études scientifiques. L’avis du SCHEER établit donc qu’il n’existe pas d’usage sans danger des bancs solaires.

2017-02-27

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L’épidémie de cancers de la peau coûte actuellement 106 millions d’euros à la société belge. En 2034, la somme cumulée atteindra le montant astronomique de 3,5 milliards. Et pourtant, cette épidémie pourrait être enrayée, notamment par une interdiction des bancs solaires. Une étude menée par l’UGent sur demande de la Fondation contre le Cancer montre qu’une telle interdiction couplée à des campagnes de prévention donnerait des résultats probants.
Chiffres belges

Les cancers de la peau mélanomes et non-melanomes sont à la fois les plus répandu et les plus évitables des cancers. Les chiffres les plus récents pour la Belgique (2014) parlent d’eux-mêmes : ils représentent 35 000 nouveaux diagnostics par an. Cette situation est due à une exposition souvent imprudente aux rayons UV. Les rayons UV émis par les bancs solaires sont bien plus intenses que ceux émis par le soleil dans nos régions, et il est impossible d’utiliser les bancs solaires sans courir de danger.20 % des Belges – soit 1 sur 5 – aura un cancer de la peau avant ses 75 ans. Les bancs solaires augmentent le risque de façon significative. Ce sont les jeunes femmes blanches qui représentent le groupe principal dont le risque moyen augmente à cause des bancs solaires. Et ce groupe présente déjà à la base un risque accru de cancer de la peau. Une jeune femme blanche qui a recourt aux bancs solaires avant ses 35 ans voit ainsi son risque de cancer de la peau augmenter de 75 %.

Les preuves scientifiques s’accumulent dans le monde entier : les bancs solaires sont des machines à cancer

Le SCHEER a publié son premier rapport sur les risques des bancs solaires en 2006. Ce comité en charge de la santé, de l’environnement et des risques émergents y pointait déjà du doigt les risques liés aux bancs solaires : mélanomes et, probablement, cancers de l’œil. Il déconseillait leur usage aux personnes de moins de 18 ans. Quelques années plus tard, en 2009, le CIRC (Centre internationale de Recherche contre le Cancer, dépendant de l’OMS) classait les bancs solaires dans la plus haute catégorie des agents cancérogènes, en compagnie du tabac et de l’amiante.
De nouvelles preuves ne cessent de s’accumuler dans ce domaine. La Commission européenne et le SCHEER se sont donc attelés à mettre à jour leur opinion, et un rapport final a vu le jour en novembre 2016.

Quelles sont les conclusions du SCHEER ?
  • Les rayons UV émis par les bancs solaires constituent un agent cancérogène à part entière, car ils peuvent aussi bien causer un cancer que favoriser son apparition.
  • Il existe des preuves solides que les rayons UV des bancs solaires provoquent différents types de cancers de la peau (mélanomes, carcinomes spino- et basocellulaires) et de l’œil.
  • Il n’existe pas de SEUIL DE SÉCURITÉ : toute exposition aux bancs solaires augmente le risque de cancer de la peau.
Un consommateur averti en vaut deux

Les consommateurs qui veulent protéger leur santé feront donc mieux de ne pas utiliser les bancs solaires. Et si certains sont malgré tout disposés à mettre leur santé en jeu pour une peau hâlée, il faut qu’ils soient avertis des risques. Certains groupes de population sont particulièrement vulnérables face à ces risques.  Notamment les personnes de moins de 30 ans, à peau claire ou présentant des taches de rousseurs, et ayant un historique familiale de cancer de la peau. 

Quelles répercussions politiques en Belgique ?
  • Le ministre Kris Peeters a mis en place un système de contrôle des centres de bronzage l’année dernière. Parmi les infractions constatées, certaines étaient très graves : accès aux bancs solaires donné à des types de peau 1 ou à des mineurs, dépassements des normes relatives à la puissance des lampes. Ces contrôles ont permis de constater que 9 centres sur 10 n’étaient pas en ordre. Hierbij waren er zeer ernstige inbreuken zoals het toelaten van personen met een huidtype 1 of minderjarigen en het overschrijden van de normen voor de sterkt van de lampen. Il a également introduit l’obligation pour chaque établissement commercial disposant d’un ou plusieurs bancs solaires de se faire enregistrer sous un code particulier. Cette obligation sera effective à partir du 1er mars 2017. C’est un pas dans la bonne direction, car cette mesure permettra de connaître enfin le nombre précis de bancs solaires à usage commercial en Belgique, ce qui mènera à des contrôles plus efficaces. Cette proposition contraste bien entendu avec celle du secteur des bancs solaires, qui était en faveur d’un autocontrôle du secteur au moyen d’un label de qualité. Une telle solution ne ferait qu’entraîner une confusion en donnant l’impression qu’il existe des bancs solaires « sûrs » et d’autres qui le sont moins. Une présomption que le SCHEER a balayée grâce à son rapport.
  • En 2015, le Haut Conseil de la Santé a décidé de formuler un nouvel avis sur les bancs solaires. Sa publication est annoncée pour le premier trimestre 2017. La Fondation contre le Cancer serait étonnée si cet avis avait une autre teneur que le rapport du SCHEER.
La Fondation contre le Cancer exige les mesures supplémentaires suivantes :

En attendant qu’une interdiction totale des bancs solaires soit mise en place, la Fondation exige :

  • une sévérité accrue envers les gérants de bancs solaires qui ne respectent pas la législation, ainsi que la poursuite des contrôles ;
  • un suivi scrupuleux de l’enregistrement des bancs solaires à usage commercial et une totale transparence dans la communication des résultats ;
  • une réflexion plus approfondie concernant des mesures supplémentaires qui pourraient potentiellement faire baisser l’usage des bancs solaires et permettre de mieux protéger le consommateur. Des mesures similaires sont déjà prises dans d’autres pays ou d’autres secteurs, par exemple concernant le tabac (interdiction de la publicité mensongère et des actions commerciales, avertissement sur les dangers du produit, etc.) ;
  • la publication rapide de l’avis et des recommandations du Haut Conseil de la Santé ;
  • la mise en place d’une vraie politique de prévention des cancers de la peau, qui sont en constante augmentation. 

 

Annexes via hyperlink:

  1. Opinion on biological effects of ultraviolet radiation relevant to health with particular reference to sunbeds for cosmetic purposes, Scientific Committee on Health, Environmental and Emerging Risks
  2. The Impact of Skin Cancer in Belgium and the cost-effectiveness of Prevention, Universiteit Gent in samenwerkuing met de Stichting tegen Kanker, Dr. Lore Pil et al, Januari 2016
 Source: communiqué de presse de la Fondation contre le Cancer 27/02/2017

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